mardi 29 décembre 2009

Clerks : the animated series



Fiche de la série :
Développé par : Kevin Smith, Scott Mosier, David Mandel
Année : 2000
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Jason Mewes, Kevin Smith
Résumé : De nouvelles aventures dans la vie trépidante de Dante et Randall, les deux employés de Clerks.

Avis sur la série :
Avant Jay & Bob contre-attaquent ou Clerks II, le retour des personnages principaux de Clerks s'est fait en dessin-animé, avec les acteurs originaux prêtant leur voix et Kevin Smith ainsi que Scott Mosier (producteur de View Askew) à l'écriture.



Le format cartoon implique quelques modifications, afin de ne pas offenser un public différent de celui du film. Ainsi Jay & Silent Bob passe de dealers de drogue à vendeurs de feu d'artifice, et toute vulgarité est supprimée.
Mais ces changements n'altèrent en rien la qualité du dessin animé, puisqu'au contraire il est majoritairement gagnant concernant cette transpositon d'un médium à un autre. Le cartoon permet de mettre en application des idées qui n'auraient jamais pu voir le jour autrement, et de nouvelles et très nombreuses possibilités deviennent envisageables. Les scénaristes peuvent se permettre n'importe quel fantaisie extravagante et n'hésitent pas aller toujours plus loin dans l'improbable, comme lorsque Dante et Randall deviennent chirurgiens pour quelques secondes, ou lorsque les héros se retrouvent dans la Matrice, ou encore lorsqu'ils se retrouvent dans un décor similaire au temple maudit d'Indiana Jones après s'être préparés pour une finale de baseball. Tous ces élucubrations abracadabrantesques sont réalisables afin de servir un humour d'autant plus fort.



L'humour du cartoon est bien différent du film, le rythme rapide et frénétique qui est permis par l'animation amène des gags très nombreux qui s'entrechoquent dans l'esprit qui les perçoit, et provoquent de grands éclats de rire dans la stupéfaction la plus totale.
Par moment, les scénaristes ont réussi à détourner la contrainte de la censure en plaçant des gags compréhensible par un public plus âgé, et on retrouve par moments quelques éléments rappelant les films de Kevin Smith, comme le début de chaque épisode reprenant et dérivant de celui du film, les habituelles références à Star wars et Les dents de la mer, d'autres marques significatives comme la présence du nombre 37 (chiffre fétiche du réalisateur) et autres références et parodies innombrables à la culture cinématographique ; mais dans l'ensemble le cartoon Clerks est très différent du film. Non en mal, au contraire, car nous retrouvons les personnages de Dante et Randall dans un univers similaire mais très différent en même temps, avec des détournements de codes spécifiques à une série TV et un sens de la comédie totalement absurde mais très plaisant.
L'auto-dérision est très présente aussi, et elle atteint son point culminant dans le dernier épisode nommé "The last episode ever", dans lequel des fans mécontents demandent à ce que le cartoon ressemble plus au film dont il est dérivé. A la parodie du cartoon s'ajoute alors une parodie du premier film de Smith, où toutes ses caractéristiques sont reprises mais détournées afin d'être éxagérées à l'extrême. Tout ce qui était crédible et composait l'histoire de Clerks devient complètement idiot, mais incroyablement drôle.



Il est bien dommage que cette série agréablement surprenante ait été supprimée si tôt, au bout de six épisodes dont deux seulement ont été diffusés, car parmis les nombreux aspects qu'aura revêtu le View Askewniverse, Clerks the animated series fait partie de ceux qui sont à hurler de rire tellement ce cartoon est hystériquement hilarant.

Bande-annonce VO :

dimanche 27 décembre 2009

Zack and Miri make a porno


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2008
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Seth Rogen, Elizabeth Banks, Craig Robinson
Résumé : Zack et Miri sont deux amis d'enfance cohabitant depuis des années dans le même appartement. Ils se débrouillent comme ils peuvent, jusqu'à ce qu'on leur coupe l'eau et l'éléctricité. Pour payer leurs factures, ils ont l'idée de tourner un film pornographique amateur.

Avis sur le film :
Zack and Miri make a porno marque une rupture dans la filmographie de Kevin Smith, deux ans après la clôture (définitive ou non) du View Askewniverse avec Clerks II. C'est le premier film à ne pas se situer dans le New Jersey, et même si des acteurs récurrents comme Jeff Anderson ou Jason Mewes sont présents, ils tiennent des rôles différents.
Kevin Smith continue néanmoins dans le genre qu'il préfère : la comédie, adjointe avec une intrigue romantique peu ordinaire, puisque les deux personnages principaux se rendent compte qu'ils s'aiment sur le tournage d'un film porno.


La présentation des personnages est succinte, nous ne savons d'eux que ce qui est superficiel et tout ce qui est suffisant afin de bâtir une relation amoureuse entre les deux. Ce n'est donc pas l'histoire d'amour qui est mise en avant, comme le laissait penser le synopsis préliminaire, mais c'est la comédie des situations qui en découlent. La réunion des anciens élèves en début de métrage aurait pu nous en apprendre plus sur les personnages, mais cela sert de nouveau la comédie, qui atteint dans cette scène un point élevé dans le film, avec l'apparition du personnage de Justin Long. Son petit rôle en tant qu'acteur porno gay est sûrement la meilleure prestation de toutes, grâce à son ton et son attitude qui conviennent parfaitement au personnage et qui, avec les répliques écrites par Smith, rendent sa présence hilarante.
Nous sommes bien loin de l'écriture de Clerks, mais cette forme d'humour différente baignant dans le grivois reste drôle, dans la mesure où cela ne va pas trop loin, et rien n'est montré de façon gratuite.
Il est quand même dommageable de voir que la vulgarité s'est accru. Elle se trouve dans des phrases qui n'en ont pas besoin, et passe moins bien que dans Jay & Bob contre-attaquent où les grossièretés étaient pourtant plus nombreuses.


Les acteurs comme Justin Long ou Seth Rogen se concurrencent pour remporter la palme de l'improvisation, au point de se demander où se cache le travail du réalisateur, mais la patte de Kevin Smith se retrouve tout de même, puisqu'il retourne malgré tout à ses racines sur certains points. Zack and Miri make a porno s'inspire des expériences du réalisateur lors du tournage de Clerks, certaines anecdotes réelles se retrouvant dans ce film, tout comme une scène coupée dont l'idée est reprise ici. D'autres éléments personnels transparaissent, comme avec les références habituelles à Star Wars et au hockey. Kevin Smith se sert aussi de son oeuvre pour faire part de ses (dé)goûts, avec quelques références à Zombie, notamment de par l'apparition de Tom Savini, que le réalisateur admire. Une autre allusion cinématographique est celle faite à Edward penishands, parodie d'Edward aux mains d'argent de Tim Burton, qui s'est ouvertement opposé à Smith de nombreuses fois.


Smith parvient avec tout cela à faire rire et à marquer le spectateur, malgré une fin qui sacrifie de nouveau l'histoire entre Zack et Miri, nous laissant sur notre faim. Cette fois Kevin Smith place sa nouvelle oeuvre aux côtés de Boogie nights ou Captain Orgazmo, il aura exploré au cours de sa filmographie de nombreux aspects du film comique, mais toujours au dessus d'un certain échelon de qualité.

Bande-annonce VOST :

samedi 26 décembre 2009

Clerks II


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2006
Genre : Comédie
Acteurs princpaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Rosario Dawson, Trevor Fehrman
Résumé : Plus de 10 ans après les évènements de Clerks, Dante et Randall travaillent travaillent désormais dans une fast-food, après qu'un incendie ait détruit l'épicerie Quick stop. Clerks II suit la dernière journée de Dante à son travail, avant qu'il ne parte en Floride avec sa future épouse. Randall décide de préparer une soirée très spéciale pour son ami.

Avis sur le film :
En 1994, Kevin Smith avait écrit le scénario de Busing, dont on voyait une affiche dans Jay & Bob contre-attaquent alors qu'il n'avait pas encore été porté à l'écran. Busing étant décrit comme un "Clerks dans un restaurant", Smith y a retravaillé depuis jusqu'à ce que cela devienne Clerks II.


Pour la première fois depuis Clerks, nous retrouvons Dante et Randall comme personnages principaux, alors qu'ils n'avaient fait qu'une apparition dans Jay & Bob contre-attaquent. Ce dernier devait d'ailleurs clore le View Askewniverse, mais Smith reprend sa "saga du New Jersey" avec ce Clerks II, qui nous permet de retrouver les personnages cultes immortalisés dans le premier épisode.
L'humour est par contre radicalement différent, le premier film misait sur l'excellence des dialogues sur lesquels tout reposait, alors que cette suite fait preuve d'un humour plus potache et moins recherché, mais qui fonctionne tout de même. En dehors de ça, nous retrouvons Dante et Randall comme ils étaient, ou presque, puisque le personnage de Randall semble avoir perdu quelques points de QI : son sens de l'humour qui venait auparavant de ses répliques acerbes est ici substitué par un comportement plus idiot et immature.
Heureusement ce changement chez Randall occasionne encore de bonnes discussions avec ses collègues. Smith a toujours le talent de rendre passionante une quelconque conversation anodine entre amis, qui peuvent tout aussi bien critiquer Transformers et Le seigneur des anneaux que parler d' "érotisme sans frontières".


Clerks II nous plonge donc dans une certaine nostalgie quand ses deux personnages principaux se montrent encore une fois comme des héros lorsqu'il s'agit d'une confrontation verbale, Randall arrivant même à faire vomir un fan du Seigneur des anneaux ; mais Smith ne se contente pas de montrer les deux employés en train de discuter sans encombres, comme s'ils se trouvaient encore dans leurs jeunes années à travailler au Quick stop. En milieu de récit, un élément perturbateur issu du passé de Dante et Randall vient les remettre en question, eux qui se lancent dans leurs longues discussions alors qu'ils travaillent dans un fast-food, la trentaine passée. Grâce à cette contrariété, nous en apprenons plus sur les personnages et leur vision des choses puisqu'ils démarrent une courte analyse de leur vie, interrompue ensuite par une scène au rythme plus vif.
Dans ce passage-ci, le montage prouve d'ailleurs le talent de Kevin Smith (qui est également le monteur), qui innove grâce à de nouveaux procédés. La musique aide à la transition entre les différentes scènes, et est choisie avec justesse pour correspondre parfaitement au ton de chacune d'elles. D'autres éléments comme la façon de filmer et d'entrecouper les plans immerge le spectateur dans la situation d'angoisse des personnages lors de scènes plus sérieuses.


Clerks II nous fait passer du drôle à l'émouvant même, avec une intrigue romantique entre Dante et Becky la gérante du fast food, qui est un bref témoignage du passage à la trentaine de la part de Smith, dont les problèmes sont transposés dans la vie de Dante.
Le film est fortement marqué par l'anti-conformisme recherché volontairement, ça passe par Dante et Randall mais aussi Becky, qui rejette l'idée de romantisme. Ainsi après avoir de nouveau suivi une journée mouvementée dans la vie de Dante et Randall, ces deux losers du New Jersey, tout se termine au mieux pour chacun. Les réponses aux questions des deux personnages principaux sur eux-même sont apportées à la fin, lorsqu'on retrouve les deux employés comme ils étaient auparavant, deux caissiers au Quick-stop et heureux d'y être, assumant pleinement leur statut d'ados dans un corps d'adulte et leur refus d'apporter du changement dans leur vie, et cela sans plus avoir à se soucier de leur vie sentimentale. La boucle est bouclée, puisque les problèmes posés dans Clerks II tout comme dans Clerks sont résolus, et les personnages sont de nouveau tels qu'on les aimait.


Clerks II a de quoi combler les adeptes du premier opus, aussi bien en tant que suite qu'en tant qu'hommage.
Suite car nous retrouvons avec un plaisir non dissimulé les personnages que l'on avait aimé dans Clerks, dans lequel nous les suivions au cours d'une journée trop courte et dont on aurait aimé voir le lendemain.
Hommage car les références aux autres films de Smith sont nombreuses, avec une majorité pour Clerks bien entendu. Kevin Smith n'a pas négligé ses fans et n'a pas épargné le moindre détail que tout autre n'aurait pas remarqué. Pour la scène finale, il aurait pu s'agir de n'importe quel client achetant des cigarettes, mais Smith a décidé que ce soit Walter Flanagan, acheteur de cigarettes dans le premier Clerks déjà, ce qui prouve un dévouement envers les fans les plus acharnés.
Clerks II clot de façon sublime et touchante la saga après nous avoir rappelé la joie qu'elle a apporté au public, et on n'aurait pu imaginer meilleur conclusion afin de satisfaire les spectateurs les plus fidèles du View Askewniverse.

Bande-annonce VOST :

jeudi 24 décembre 2009

Père et fille



Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2004
Genre :  Comédie dramatique
Acteurs principaux : Ben Affleck, Raquel Castro, Liv Tyler, Jennifer Lopez, Jason Biggs
Résumé : Ollie Trinkie est un agent publicitaire voué au succès qui s'apprête à devenir papa, mais sa vie bascule lorsque sa femme décède durant son accouchement. Il se retrouve désemparé, obligé de gérer seul son travail et à la fois son rôle de père.

Avis sur le film :
Kevin Smith est devenu en 1999 le père de Harley Quinn Smith, et il use de nouveau de son expérience personnelle, comme pour Méprise multiple, et de ses difficultés à élever sa fille pour écrire le scénario de Père et fille auquel il consacrera une bonne partie de son temps, au point de sacrifier les comics book sur lesquels il travaillait.



L'idée de départ du film a de quoi surprendre lorsque l'on suit la carrière de Smith, puisqu'à la lecture du résumé, cela ressemble à une comédie dramatique quelconque comme Hollywood en sort en masse. Sauf qu'ici, le sujet est traité par Kevin Smith. Il y a donc de quoi surprendre quand ceux qui s'attendaient à du cinéma à l'eau de rose bien gentillet voient les personnages débiter des dialogues dont l'humour est agrémenté d'une vulgarité bien gratinée digne de n'importe quel film de Smith. Les dialogues typiques du réalisateur se font tout de même discret, pour laisser place à un film plus grand public, n'allant que très peu vers les scènes crues.



Par la suite le film vire donc plus au sentimental, avec une histoire romantique sous-jacente. La touche d'humour reste à partir de là très légère, avec des scènes tragiques plus fréquentes, qui réussissent par moments à nous toucher grâce à l'écriture et à l'interprétation des acteurs, Ben Affleck en tête.
Après un début témoignant de la marque de Kevin Smith, Père et fille tourne malheureusement trop à la banalité par la suite. On n'arrive plus à retrouver le bouleversement créé à la vision de Méprise multiple qui avait des conditions d'écritures similaires, mais qui s'inscrivait dans le dramatique tout en conservant le ton audacieux caractéristique du réalisateur. Malgré les qualités énoncées précédemment, le métrage se perd malheureusement dans ce que l'on pouvait craindre aux premiers abords, et qui avait pourtant été réfuté lors du début du visionnage.



Il est à regretter qu'une partie de ce qui faisait la particularité de l'écriture façon Kevin Smith se perde, même si Père et fille se révèle être une comédie dramatique d'assez bonne facture lorsque l'on y porte un regard qui se détourne du reste de la filmographie de son réalisateur.

Bande-annonce VF :

mercredi 23 décembre 2009

Jay & Bob contre-attaquent


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 2001
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jason Mewes, Kevin Smith, Shannon Elizabeth, Ben Affleck, Jason Lee, Will Ferrell
Résumé : Jay et Silent Bob apprennent qu'un film adapté de la BD dont ils sont l'inspiration va être tourné. Ils n'ont pourtant pas été rémunérés, et de plus des gens sur internet insultent leurs personnages. Les deux dealers décident donc de se rendre à Hollywood pour empêcher ce film de se faire.

Avis sur le film :
Jay et Silent Bob sont apparus dans chacun des films de Kevin Smith jusque là, étant à chaque fois relégués au second plan, mais leurs apparitions, aussi courtes qu'elles soient, ont suffi pour leur ériger un statut d'icône parmi les amateurs du travail de Smith. Il était donc temps que le duo ait leur propre film, et l'attente des fans fût enfin récompensée en 2001 avec Jay & Bob contre-attaquent.


C'est l'occasion d'en voir et en savoir d'avantage sur ces personnages assez énigmatiques. Dès le début du métrage, il y a de quoi ravir ceux qui ont suivi ces deux dealers depuis leurs origines, puisqu'on les voit étant bébés. Le film commence sur les chapeaux de roues, et le rythme effrené auquel se succèdent les gags ne s'arrêtera à aucun moment avant le générique de fin. Nous suivons un Jason Mewes déchaîné, plus à fond dans son personnage que jamais. Quant à Kevin Smith en tant que Bob, il reste silencieux comme toujours, mais sa gestuelle et ses mimiques sont suffisantes pour faire rire.
Les deux acolytes évoluent ainsi dans un univers qui est un concentré de tout le View Askewniverse (l'univers de View Askew, la boîte de production de Kevin Smith), avec un maximum d'éléments des précédents opus qui ont été regroupés en ce seul et même film. Nous retrouvons avec un inévitable sourire au lèvres des personnages comme Holden McNeil, Randall et Dante. D'autres références plus ou moins obscures parsèment le film et sont autant de pépites pour le passionné de Smith qui les trouve. Les allusions sont même poussées jusqu'à l'utilisation de la musique des films précédents.


Tout cet amas de références est aussi l'occasion pour Kevin Smith de se pencher vers l'auto-dérision. C'est le cas lorsque Alyssa Jones dit que Méprise multiple n'aurait pas marché au cinéma, après que Tricia Jones ait critiqué Les glandeurs (et par la même occasion, les liens entre les films se resserrent puisque l'on en déduit que les personnages sont de la même famille).

Il en est de même pour les personnages de Jay et Bob, le film permet d'en savoir plus sur eux et l'explication du terme "snoogans" de Jay sert à tourner cela à la plaisenterie, mais c'est de nouveau visé essentiellement aux adeptes de Smith.
Le délire déjà présent propre à l'univers de Kevin Smith peut s'étendre désormais au delà de ce qui a été fait auparavant, grâce à un budget beaucoup plus conséquent qui nous emmène dans des scènes complètement improbables et inimaginables. Le meilleur exemple est l'apparition des personnages de Scooby-doo, qui souffrent des plaisanteries dévastatrices du scénario et des personnages principaux. C'est une partie de notre enfance qui s'envole lorsque l'on voit Sammy, Scooby-doo et le reste de la bande fumer des joints tendus par Jay, mais cela ne nous empêche pas d'éclater de rire
Jay et Bob progressent encore plus loin qu'auparavant en s'aventurant à Hollywood, ce qui laisse une immensité de possibilités. Aux noms désormais prestigieux de Ben Affleck et Matt Damon, amis de Kevin Smith depuis qu'il les a aidé à produire Will Hunting, s'ajoutent d'autres grands noms du cinéma, présents pour casser leur image de marque grâce à cette comédie hors normes.


Il est assez incroyable qu'une oeuvre aussi référentielle soit sortie dans notre contrée, mais même si de nombreux aspects du film sont destinés aux initiés, il reste suffisament de matière pour faire se tordre de rire les autres.
Pour ce qui est des mordus de Kevin Smith et de Jay & Bob par contre, ils sont transportés de surprises en surprises toutes plus réjouissantes les unes que les autres grâce à ces deux dealers de fiction devenus cultes, qui sont au centre de ce film qui fait leur apologie de façon tout à fait jubilatoire.

Bande-annonce VOST :

lundi 21 décembre 2009

Dogma


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1999
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Linda Fiorentino, Ben Affleck, Matt Damon, Jason Mewes, Kevin Smith
Résumé : Loki et Bartleby, deux anges déchus, trouvent un moyen de rentrer au paradis. La dernière descendante de la famille du Christ est alors missionnée par un Metatron afin de les arrêter. Elle reçoit par la suite l'aide de deux prophètes, dont l'un est extrêmement bavard et l'autre est silencieux.

Avis sur le film :
Avant même Clerks, Kevin Smith avait déjà écrit Dogma, qu'il considère comme sa profession de foi mais sous la forme d'un film. Ce n'est qu'en 1999 et après 3 productions cinématographiques qu'il se lance dans le tournage, après avoir réuni un budget suffisamment conséquent pour les effets spéciaux.
Avant même la sortie du film, celui-ci était pourtant déjà soumis à la controverse par de nombreuses associations religieuses, voyant en Dogma un message anti-catholique.


C'est pourtant ironique en sachant que le réalisateur est croyant. La plupart des protestataires n'ont pas vu le film en lui-même, mais il est pourtant clair à sa vision que Smith a une grande connaissance de la Bible et du dogme, puisqu'il s'y tient et s'en sert afin de bâtir tout son script. Les références à la religion sont très nombreuses, plus ou moins recherchées, mais s'en servent adroitement et sans détournement afin d'élaborer la trame principale et les embûches sur le chemin des divers personnages.
Tous les personnages du film ne sont pas croyants, au contraire. C'est très varié à ce niveau là, il y a des anges déchus propageant un message athée, une descendante du Christ ayant perdu la foi, un cardinal cherchant à booster la religion de façon nouvelle, un 13ème apôtre mécontent par la Bible ou encore une muse reconvertie au strip-tease.
Au travers de ses personnages Smith pose de bonnes questions sur des zones d'ombres concernant le récit de la Bible, mais même si certains protagonistes remettent en question la foi, cela se termine par un retour vers la religion.


Dogma est à voir comme une comédie, c'est d'ailleurs à cause des contestataires qu'il y a cet avertissement au début du film, qui rappelle à certains que cette oeuvre de fiction a été réalisée à des fins humoristiques.
Et bien entendu, dans cette catégorie-ci, Smith réussit de nouveau. Aux réflexions sur la religion s'ajoutent le mordant de ses répliques, comme toujours.
Il est toutefois à regretter que l'humour déborde sur les scènes d'actions. Celles-ci sont entrecoupées par des répliques placées de façon inadéquate, qui cassent le rythme de la scène et la décrédibilisent.
Heureusement, Smith a depuis démontré qu'il est capable de tourner des scènes d'actions, avec son pilote de la série Reaper.


Dogma nous emmène dans un contexte différent mais se place dans la lignée des autres films de Kevin Smith, et s'avère être une très bonne comédie qui peut plaire à n'importe quel public, croyant ou non, du moment que l'on donne une chance au film.

Bande-annonce VF :

dimanche 20 décembre 2009

Méprise multiple



Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1997
Genre : Comédie dramatique
Acteurs principaux : Ben Affleck, Joey Lauren Adams, Jason Lee
Résumé : Banky Edwards et Holden McNeil sont sur la voie du succès grâce à une bande-dessinée qu'ils ont créé. A un convention où ils participent à une séance de dédicace, ils rencontrent Alyssa Jones, une autre créatrice de comic book. Après une soirée passés ensemble, Holden tombe éperdument amoureux d'Alyssa, sans savoir qu'elle est lesbienne.

Avis sur le film :
Méprise multiple devait être dans la lignée de Mallrats mais suite à la mauvaise réception du public pour ce dernier film, Kevin Smith a changé la trame et la visée de son scénario afin d'en faire une métaphore sur sa relation avec Joey Lauren Adams, actrice qu'il a connu sur le plateau de sa précédente production. Alors même qu'ils sortent encore ensemble, Smith débute le tournage de Méprise multiple avec Joey Lauren Adams dans le rôle féminin principal, afin de faire du film une analyse sur leur relation qui servit à conjurer ses craintes et doutes.



Smith nous livre là un film totalement différent de ce qu'il a fait auparavant, et qui ne ressemble en rien à ce qu'il a fait pas la suite non plus. La comédie s'efface presque totalement en faveur du drame, il est d'ailleurs étonnant de voir ce film bien souvent rangé dans la catégorie comédie alors qu'il est incroyablement dramatique.
Smith réussit avec adresse à nous émouvoir, le jeu des acteurs aidant. Ben Affleck et Joey Lauren Adams arrivent à rendre certaines scènes bouleversantes par leur interprétation du scénario qui prend miraculeusement vie, et la très bonne utilisation de la musique ou du silence au montage donnent encore plus d'impact à ces scènes.



Il y a tout de même une touche d'humour, mais elle est très légère et ce n'est pas à hurler de rire comme dans Clerks, du moins pas avant l'arrivée de Jay et Silent Bob. Leur courte apparition est le point culminant de l'aspect comique du film, et pourtant cela en revient au côté plus dramatique au travers du personnage de Bob, interprété par Kevin Smith lui-même. Ce personnage ne prononçant qu'une phrase habituellement tient là l'un des plus longs monologues du film lorsqu'il parle de son ancienne petite amie, Amy. L'implication de Smith ainsi que la rupture que son personnage applique à son image usuelle soulignent bien l'importance de cette séquence très significative.
Mais le personnage qui ressemble le plus au réalisateur est en réalité Holden, qui se retrouve au centre de l'histoire et qui est confronté à un problème similaire à celui de Smith. Il arrive également que le spectateur lui-même se reconnaisse parmi le personnage et les difficultés qu'ils doit franchir.



La fin du film quant à elle est à la fois profondément touchante, sombre d'une certaine façon mais sublime.
La mise en abîme finale souligne de nouveau l'importance de ce film pour Smith, qui se révèle aux yeux des spectateurs au travers de ce scénario extrêmement personnel, et ne peut qu'être poignant quand on sait se qui se cache derrière l'intrigue du métrage.
Essentiellement réalisateur de comédies, le passage au film dramatique n'est pas aisé mais Smith s'y est attelé avec réussite, nous offrant une oeuvre unique et majeure dans sa filmographie.

Bande-annonce VOST :

samedi 19 décembre 2009

Les glandeurs


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année : 1995
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Jason Lee, Jeremy London, Shannen Doherty, Claire Forlani
Résumé : Deux amis sont largués par leurs copines le même jour, et décident d'aller au centre-commercial pour se consoler. Sur place, ils retrouvent leurs ex et tentent de les reconquérir.

Avis sur le film :
Quelques années après le phénomène Clerks, Kevin Smith se voit offrir un budget plus conséquent de 5 millions de dollars afin de réaliser son prochain film. Il décide donc de remettre au goût du jour les teen comedies de son adolescence, les films à la façon de John Hughes ou Breakfast club de John Landis. C'est dans cette optique que se présente Mallrats.


On retrouve de nombreux détails qui constituent peu à peu et au fil des films l'univers particulier de Kevin Smith. Les références entre les films commencent à se profiler et on retrouve avec grand plaisir quelques personnages emblématiques comme Jay & Silent Bob, avec un Jason Mewes toujours aussi bon dans son rôle taillé sur mesure.
Il y a également d'autres têtes connues qui, pour certains, sont restés par la suite des acteurs récurrents dans les films de Smith, dont Shannen Doherty ou Ben Affleck dont la popularité a considérablement grandie depuis.
Mais même si on sent la patte de Kevin Smith ici, ce n'est plus la même chose qu'auparavant. Cette volonté d'axer le film vers un public adolescent est à regretter par moments, lorsque l'on sombre dans un humour beaucoup moins subtil voire trop graveleux.
Le réalisateur lui-même avoue depuis avoir fait preuve d'un peu d'inconscience et pense avoir en partie raté Mallrats. Mais n'allons pas jusqu'à dire cela, car il y a quand même de nombreux éléments à sauver.


Kevin Smith a conservé sa superbe écriture pour les dialogues, qui sont moins nombreux mais très intéressants. Ceux de Mallrats mêlent quelques réflexions sur la vie, sur des faits réels ou encore sur la sexualité des super-héros. La scène avec Stan Lee est mémorable non seulement grâce à l'apparition de Stan "The man", mais surtout grâce aux superbes répliques qui lui sont attribuées, lorsqu'il évoque les aspects cachés de ses personnages. Jason Lee quant à lui se voit attribuer la plupart des meilleures paroles, leur donnant vie de façon particulièrement drôle grâce à son jeu d'acteur surprenant.


Si on regarde comme il faut Mallrats, ce film est loin d'être mauvais, au contraire. Ses nombreuses qualités contrebalancent ses quelques défauts perçus aux premiers abords. Le travail des acteurs ainsi que l'intrigue et les répliques concoctées par Smith arrivent finalement à nous tirer des éclats de rire, mais évidemment à condition que l'on ne voit pas le film comme étant un successeur de Clerks. L'humour de Mallrats est totalement différent et est à voir à part entière pour être apprécié pleinement.

Bande-annonce VOST :

jeudi 17 décembre 2009

Clerks, les employés modèles


Fiche du film :
Réalisateur : Kevin Smith
Année de production : 1993
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Brian O'Halloran, Jeff Anderson, Marilyn Ghigliotti
Résumé : Une immersion dans la vie de Dante et Randall, deux employés d'une épicerie et d'un vidéo-club respectivement. Leur journée s'écoule au fil des discussions, de l'arrivée de clients inopportuns ou encore une partie de hockey sur le toit du magasin. Sans oublier la venue de temps à autres de Jay et Silent Bob, les deux dealers du coin.

Avis sur le film :
En 1993, Kevin Smith travaille à l'épicerie Quick stop, dans le New Jersey. C'est la vision du film Slacker qui marque pour lui un déclic, décidant alors de réaliser son propre film, à partir de ce qu'il sait et ce qu'il a.
Il se lance dans l'écriture du scénario, prend quelques cours de réalisation et réunit ses amis ainsi que quelques acteurs afin de faire partie du casting. Après avoir réuni assez d'argent à partir d'emprunts sur divers cartes de crédits, prêts par la famille ou encore la vente de comics books coûteux, Smith se lance dans le tournage de son premier film, sur lequel tous ses espoirs reposent.
Après maints problèmes, le film a pu obtenir une réputation suffisamment importante grâce à quelques festivals pour pouvoir enfin être distribué en salle, et c'est avec une certaine impatience que les spectateurs vont voir en salle ce film déjà encensé par les critiques : Clerks.


C'est à partir de ses discussions entres amis et les comportements des clients que Smith a construit son scénario, essentiellement basé sur les dialogues. Pratiquement tout se passe dans l'épicerie Quick stop et le vidéoclub, avec la plupart du temps les personnages qui discutent. Oui, c'est ce que l'on suit pendant une heure et demi de film : les discussions entre les personnages. Et pourtant, en partant de ce quotidien en apparence ordinaire, inspiré de conversations réelles, Smith réussit à rendre celles-ci intéressantes au point que tout le film repose sur le talent d'écriture des dialogues, qui arrivent à fasciner le spectateur.
C'est aussi parce que l'écriture est ancrée dans la vie réelle que les spectateurs peuvent se reconnaître dans ces personnages dans lesquels Kevin Smith a placé une partie de son vécu, se reconnaissant lui-même en la personne de Dante.


Il y a tout de même certains évènements bouleversant le quotidien de ces deux flemmards que sont Dante et Randall, comme une veillée mortuaire ou une partie de hockey sur le toit, qui ajoutent un brin de folie à l'histoire, mais ce sont surtout les dialogues qui sont remarquables.
Avec un tel talent d'écriture rendant fluide et crédible l'intercalation des répliques porteuses de pensées abouties, mêlant des réflexions poussées sur la vie ou sur certaines oeuvres cinématographiques, Kevin Smith s'affirme comme un génie du scénario drôle et vulgaire teinté de pop culture à tendance geek, certes, mais un génie tout de même.


Il ne faut pas omettre de mentionner deux autres éléments contribuant au succès du film. Premièrement, le jeu des acteurs, dont pour certains Clerks est la première, voire seule, expérience en tant que comédiens, mais sans qui toute crédibilité de l'écriture, aussi bonne qu'elle soit, serait détruite.
Deuxièmement, la bande-son, qui a coûté une bonne partie du budget de seulement 30 000$. Elle inclut quelques légers éléments sonores qui ajoutent parfois une touche d'humour supplémentaire, mais aussi de très bonnes chansons particulièrement bien choisies, sans lesquelles Clerks ne serait pas vraiment ce qu'il est puisque certaines semblent enchevêtrées dans le film, au point que leur évocation ne peut être dissociée du métrage.


La chronique de la vie des deux losers qui tiennent les rôles principaux est concentrée en un seul jour, résultat de la distillation de tous ces éléments combinés formés par les dialogues et les situations cocasses, Clerks devient alors un pur bijou d'humour condensé en 1h30 qui nous paraissent alors trop courtes.
En étant parti de rien, Kevin Smith a réussi à user comme il faut de son habileté derrière la caméra, liée à son scénario sublime, afin de nous livrer ce chef-d'oeuvre culte à hurler de rire.

Réplique culte :
"I'm not even supposed to be here today !" - Dante Hicks

Bande-annonce VOST :

mercredi 16 décembre 2009

Kick-ass [Autour du cinéma]



Auteur : Mark Millar
Dessinateur : John Romita Jr
Année de création : 2008
Résumé : Dave Lizewki est un adolescent parmi tant d'autres, ne se démarquant d'aucune façon. Jusqu'au jour où l'ennui pousse ce fan de comic books à se demander pourquoi il n'y a aucun vrai super-héros dans la vraie vie. C'est à partir de là qu'il se forme progressivement à devenir un super-héros lui-même, peu importe qu'il n'ait pas de super-pouvoirs.

Avis sur le comic-book :
L'auteur de Wanted et le dessinateur de World war Hulk s'allient en 2008 et après six mois d'ouvrage, le fruit de leur travail sort enfin en magasin en avril 2008. Il s'agit d'un projet nouveau, un comic book publié par Marvel dans lequel les comics eux-même ont une place centrale.
Le succès a été assuré depuis le début grâce à une promotion sur internet, avec une vidéo de Kick-ass et une page Facebook qui sont eux-même placés dans l'intrigue de l'ouvrage. Le coup de pub a été tel que les droits pour l'adaptation ont été vendus avant même la sortie du premier numéro de Kick-ass.


Pour ce qui est du comic en lui-même, l'idée de départ n'est pas si singulière que ça, et pourtant il semblerait que ce soit le premier comic ayant un sujet tel que celui-là. Le questionnement sur l'absence d'un vrai super-héros de la part d'un geek de comic books, puis la façon dont il remédie à ce manque sont traités de façon tout à fait réaliste et donne naissance à une intrigue originale par la suite. Tout en rendant un vibrant hommage aux comics les plus populaires, les codes du genre sont détournés et replacés dans un contexte réel et moderne, les clichés habituels sont confrontés à la réaction d'un anti-héros geek comme tant d'autres. Le personnage lui-même adepte de cette sous-culture la tourne en dérision, mais lui fait référence la plupart du temps avec des comparaisons entre sa vie et les bandes dessinées, souvent à des fins humoristiques.


Même dans les situations les plus insensées rapportées dans le comic, le comportement du héros est terre-à-terre. Cela nous permet aussi de nous attacher au personnage, puisque nombreuses réaction de sa part semblent vraiment authentiques et font inévitablement penser à la façon similaire dont nous même réagirions, ce qui témoigne de la bonne écriture des répliques. Il y a tout de même de temps à autres une part de délire bien amusante dans certaines de ses répliques décalées.
Comme vous l'aurez compris, l'humour est omniprésent, grâce au personnage de Dave et les rebondissements loufoques par lesquels il passe. Le comic fait beaucoup rire grâce à tout ce qui a été évoqué, que ce soit la trame du super-héros ou le contexte autour, qui est exactement tel qu'il le serait dans la vraie vie et qui critique ainsi de façon acerbe et drôle notre quotidien.
Mais niveau gore on est loin d'être en manque aussi, puisque Kick-ass est l'occasion d'offrir aux lecteurs un déchaînement de violence bien sanglante démesurée, tel que c'est souligné sur les couvertures de numéros.
Une grande part du massacre est effectué par Hit-girl, jeune fille de 10 ans, qui constitue un duo très atypique avec son père. Les deux se déguisent aussi en super-héros et sont habitués à exécuter leurs ennemis. C'est alors là que l'on trouve un décalage à la réalité évident, à la fois lorsque l'on voit cette petite fille tuer de sang froid, et lorsqu'elle s'amuse avec son père tout en tuant, ce qui déconcerte le lecteur qui est finalement amusé.


Kick-ass c'est ce mélange explosif de brutalité excessive et de références à la pop-culture qui forment un tout fortement comique, et qui par la même occasion façonne au fur et à mesure un hommage non seulement aux comics mais aussi aux fanboys.
Et pourtant, Mark Millar nous épargne un happy ending qui serait trop conformiste. En plus d'un affrontement final d'une rare violence orchestré de façon innovante et toujours en décalage avec les normes, on nous surprend encore plus avec des éléments se reliant à d'autres évoqués précédemment dans l'ouvrage, mais surtout ce qui nous frappe est une tout autre forme de violence : celle dont Kick-ass finit par être la victime. Encore plus douloureux que ce qu'il a subi précédemment, il se prend une "gifle" monumentale, lui qui s'était forgé une image de super-héros.

Avec Kick-ass, Mark Millar réaffirme qu'il sait écrire des histoires complètement barges comme on les aime, en arrivant à éviter de tomber dans la facilité.
Reste à espérer désormais que l'adaptation au cinéma sera au moins aussi bien que le support original.

samedi 12 décembre 2009

American movie

Fiche du film :
Réalisateur : Chris Smith
Année : 1999
Genre : Documentaire
Intervenants principaux : Mark Borchardt, Mike Schank, Bill Borchardt

Avis sur le film :
Avant d'être quelque peu plus connu et reconnu grâce à son film sur les Yes men, Chris Smith a tourné un documentaire sur de parfaits inconnus, et plus particulièrement sur Mark Borchardt.
Il s'agit d'un trentenaire Américain qui a jusque là principalement travaillé en tant que livreur de journaux, et qui tient à tous prix à mettre en scène le film dont il rêve depuis des années : The Northwesterner.


C'est donc cet homme sans expérience -qui raconte qu'il lui arrive d'appeller le Maroc à 2h du matin quand il est saoul, et qui réalise ses films en noir et blanc comme il peut, avec l'aide de ses amis- que l'on suit dans ce documentaire. C'était un pari risqué que de se baser sur un tel sujet, les chances de succès du tournage de Mark Borchardt étant minces, et c'est pour cela que ce n'est au bout de 3 ans que le documentaire sort enfin. Il passe tout de même par le début de la production, puis les désillusions et les tentatives ratées, pour finalement arriver à la réalisation d'un projet, qui n'était pas tout à fait celui de départ.
Pendant ces 3 années, nous suivons le quotidien et plus ou moins le travail effectué par Mark, souvent aidé par son ami d'enfance Mike Schank.
Nous nous retrouvons dans leur intimité, Chris Smith filmant aussi bien les bons moments que ceux, plus fréquents, qui s'avèrent peu glorieux. Mais c'est la réalité dans son entièreté qui est montré, les sujets sont au naturels, aussi peu distingués qu'ils soient.
Mark et Mike n'ont pas de quoi être pris au sérieux, ayant l'air perdus et sortant respectivement d'une addiction à l'alcool et la drogue, et répétant "man" ou "you know" à tout bout de champ. Mais pourtant on ne peut que ressentir de la compassion pour ces personnes.
Mark est animé d'une grande passion pour le cinéma et n'est jamais découragé, malgré l'incompétence inconsciente de ceux qui l'entourent, qui ne sont pas aussi motivés qu'il l'est.


L'entourage et les collaborateurs de Mark sont là pour témoigner aussi, en sa faveur ou non, mais sont tous sincères. Même si cette immersion dans la vie de ces inconnus s'avère quelque fois dénuée d'intérêt, comme lorsque l'on voit la famille à Thanksgiving ou devant la TV à regarder le Superbowl ; la plupart du temps c'est du réel des situations exposées qu'est issu un humour involontaire, les protagonistes ne se rendant sans doute pas compte du potentiel comique de ce qu'ils disent.
En dehors des histoires loufoques de Mark et Mike, nous pouvons compter sur "Oncle Bill" Borchardt, qui incarne pleinement le mélange entre comique et tragique que l'on ressent parfois à la vision du film. C'est un homme farfelu, drôle sans le vouloir, et pourtant inévitablement dramatique, il donne l'impression d'être quelqu'un de fragile mais est poussé par sa sympathie à aider son neveu. Il s'attire ainsi la compassion du public, qui s'intensifie jusqu'à ce que l'on apprenne son décès après que ses paroles aient clos le documentaire.


Chris Smith a eu la chance de tomber sur la bonne personne pour le sujet de son documentaire à petit budget. La musique a été créée par Mike Schank lui-même et le montage a quelque défauts, mais son sujet et la façon dont il est traité a fait la qualité du film, celui-ci ayant été récompensé par le grand prix du jury au festival du film de Sundance en 1999.
Même si c'est Mark Borchardt qui a eu la chance de figurer dans American movie, il y a beaucoup de gens tels que lui qui tentent de réaliser leur rêve et de vivre de leur passion, et c'est à eux que l'on peut s'imaginer que ce documentaire est dédié.
La vision d'American movie donne en tout cas l'envie de voir ces gens réussir tant bien que mal, et d'en savoir d'avantage sur la carrière et les films de Mark.

Bande-annonce VO :

vendredi 11 décembre 2009

Crocodile Dundee


Fiche du film :
Réalisateur : Peter Faiman
Année de production : 1986
Genre : Comédie
Acteurs principaux : Paul Hogan, Linda Kozlowski
Résumé : La journaliste Sue Charlton se rend dans une petite bourgade d'Australie afin d'écrire un article sur Mick "Crocodile" Dundee, un chasseur de prime local qui vit dans la cambrousse. S'attachant peu à peu à lui, Sue lui propose de la suivre à New York, où il découvre ce qu'est la jungle urbaine.

Avis sur le film :
Le scénario de Crocodile Dundee a été écrit par John Cornell et l'acteur Paul Hogan, interprète du personnage éponyme, qui a eu l'idée de l'histoire en se sentant perdu lorsqu'il arriva en plein New York. C'est en 1986 qu'il donne vie à ce personnage auquel il n'a jamais pu se détacher, au point de revenir dans 2 suites, dont la seconde 15 ans après le premier opus.


L'idée de départ peut paraître ne pas se prêter au rire, et pourtant c'est bien de cette histoire que survient cette comédie inattendue et qui s'avère être absolument originale. C'est une bonne surprise de voir finalement que de ce tableau de patelin perdu au fin fond de l'Australie apparaissent des éléments à ce point amusants.
Cela vient notamment du personnage principal de Dundee, et à la vision du film il est compréhensible que son créateur et interprète n'ait pu s'en séparer, car cet attachement est aussi ressenti par le spectateur.
Dundee est un personnage drôle et captivant, il est le héros et a les qualités qui correspondent, mais tout en restant dans un environnement réel et crédible. Il ne s'agit pas d'un personnage chimérique tel qu'on n'en voit qu'au cinéma, mais on ressent qu'il s'agit d'un être qui aurait pu exister, après avoir grandi dans la nature sauvage.


Lorsqu'il se retrouve à New York dans la seconde partie du film, une nouvelle forme de comédie surgit du film, le personnage devient un sorte de candide qui traverse un monde qu'il ne comprend pas, lui qui était à son aise dans la nature, ce qui donne lieu à de nombreuses situations cocasses, et ne laissant l'ennui s'installer à aucun moment.
Malgré ce choc des cultures, la sympathie communicative de Dundee fait qu'il s'attache à des inconnus déconcertés aux premiers abords, mais qui se prennent d'affection pour ce personnage hors du commun. Le spectateur s'attache alors non seulement à Dundee, mais aussi à ceux auxquels lui-même se lie d'amitié.
Dans la première partie, le film démystifiait certaines images symboliques que l'on se fait, en nous montrant par exemple un aborigène vivant parfaitement dans son époque, brisant ainsi les stéréotypes liés à son apparence. Dans cet épisode urbain, le film se situe entre une critique de la vie dans les grandes villes où l'antipathie règne et entre une histoire moraliste voulant nous montrer que tout le monde a un bon fond. Pour une ville comme New York, c'est donc une vision bien loin de la réalité, contrairement à ce qui est dépeint dans un film comme Borat où les protagonistes sont d'authentiques badauds bien moins polis.


Quoiqu'il en soit, l'humour et la bonne humeur expansive fonctionnent toujours aussi bien de nos jours, il est même surprenant de voir que le film date de 1986 tant ce qui est décrit semble toujours valable à notre époque. Le personnage de Dundee tel qu'il est campé ici restera lui aussi dans les mémoires.