Fiche du film :
Réalisateur : Robert Zemeckis
Année : 1994
Genre : Comédie dramatique
Acteurs principaux : Tom Hanks, Robin Wright, Gary Sinise, Mykelti Williamson, Sally Field
Résumé : Assis en attendant le bus, Forrest Gump raconte aux gens assis à côté de lui sa vie mouvementée et rythmée par les grands évènements historiques auxquels il a assisté. Il a survécu à la guerre du Vietnam, est devenu riche en pêchant des crevettes, mais la femme qu'il aime lui échappe toujours.
Avis sur le film :
C'est le scénariste Eric Roth qui adapta le roman de Winston Groom, s'éloignant largement du support original, Tom Hanks n'acceptait d'ailleurs de jouer que si les évènements relatés correspondaient à la réalité.
La réalisation est attribuée à Robert Zemeckis, qui par coïncidence avait déjà réalisé Qui veut la peau de Roger Rabbit, une autre adaptation connue d'un livre méconnu.
Le film se situe à des années lumières du livre, les similarités sont minces et les différences innombrables, et heureusement :
Nous sommes bercés par une musique calme et apaisante qui ouvre le film, l'image de la plume entraînée par le vent évoque d'autant plus la légereté, juste avant que l'on nous présente Forrest Gump, assis sur son banc, l'innocence incarnée. Sa candeur contraste avec les autres personnes sur assies avec lui selon la façon dont ils réagissent au récit de sa vie. La manière d'introduire cette narration qui accompagne tout le film et ses retours en arrière est le premier grand choix scénaristique, et c'est la voix de Tom Hanks qui nous accompagne et rythme les 2h20 de pellicule.
Il est difficile d'imaginer que l'on puisse faire tout un film basé sur un idiot racontant sa vie à des inconnus, mais Forrest Gump est bien plus que ça.
L'interprétation de Tom Hanks est de suite marquante, il arrive à jouer le faible d'esprit mais sans trop insister dessus, juste assez pour donner de l'importance à ses paroles sans les rendre ridicules. Ses répliques sont également bien choisies, les répétitions de ses phrases et son attachement marqué pour sa mère lui donnent une personnalité très crédible, le personnage est bien exploré mais en finesse.
La musique et les flashbacks de Forrest sont très émouvants et nous sommes pris dans l'histoire. L'innocence du personnage s'oppose à la dureté du monde qui l'entoure, ce qui rend son histoire plus dramatique encore. Il est emporté et surtout dépassé par les évènements de sa vie, avec une grande part d'évènements historiques dans lesquels il est introduit. La naïveté de Forrest apporte sans qu'il le veuille une critique de la futilité de la guerre du Vietnam ou encore du monde politique.
La bande-son constituée de titres phares nous transporte dans le temps et nous ramènent les années 80, durant lequelles le héros intervient bien malgré lui, au travers de petites allusions, dans l'histoire de l'Amérique. Cela donne lieu le plus souvent à un comique de situation, mais l'équilibre entre les rires et les larmes est très bien calibré. On rit beaucoup quand le film se veut drôle et des larmes nous échappent dans les moments dramatiques. Le jeu de Tom Hanks ne se résume pas à imiter un idiot, il est particulièrement touchant lorsqu'il le faut. Les répliques écrites par Eric Roth sont parfaitement interprétées, avec investissement et émotions comprises, ne pouvant pas nous laisser de marbre.
Forrest Gump nous donne une leçon au cours du récit de ce faible d'esprit : c'est en effet grâce à sa gentilesse à toutes épreuves qu'il réussit, devient riche (bien que cela n'importe pas réellement pour lui) et se fait ses amis qui voient un être sincère au delà de son handicap. Forrest est en marge de la société grâce à sa déficience mentale, il est en quelque sorte d'une grande lucidité en contradiction avec un monde qui cherche à tout compliquer. Sans s'en rendre compte, il prend le temps de s'attarder sur des choses simples qu'on oublie trop facilement, et devient très riche de tout ce qu'il a vécu au cours de sa vie.
Forrest Gump a été récompensé par 6 oscars, et c'est aisément compréhensible en voyant tout le talent exposé dans ce long-métrage. Eric Roth a su transformer le roman de Winston Groom en de l'or pur, pour en faire ce film miraculeux, qui reste toujours aussi poignant.
Réplique culte :
"La vie, c'est comme une boîte de chocolats" - Forrest Gump
Bande-annonce VO :
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