dimanche 28 février 2010

Meatball machine


Fiche du film :
Réalisateurs : Yamaguchi Yûdai et Yamamoto Jun'ichi
Année : 2005
Genres : Science-fiction / Drame
Acteurs principaux : Takahashi Issei, Kawai Aoba
Résumé : Yoji est le pire loser qu'on puisse imaginer, mais un soir après s'être fait agressé par un travesti, l'inespéré se produit : il sauve du viol la femme sur laquelle il fantasme, Sachiko. Mais alors que les choses semblent s'arranger, un monstre mécanique l'attaque et la transforme en cyborg.

Avis sur le film :
Remake d'un film de 1999 resté dans l'ombre, si cela veut dire quelque chose avec les oeuvres obscures sorties du Japon ces dernières années, Meatball machine est l'un des instigateurs de la série de folies filmiques qui a déferlé sur le pays du soleil levant récemment.
L'introduction du film nous donne un avant-goût de la bizzarerie qui se trouve à la place centrale : des cyborgs, des armes farfelues et du gore ; mais sans en montrer trop pour que l'on reste intrigué. Les éléments de cette recette qui marche se profilent déjà, avec un aperçu du travail du très prolifique Nishimura Yoshihiro, le responsable des costumes, effets spéciaux et maquillages.


S'installe de suite un irrespect total des règles du cinéma traditionnel, le scénario pioche dans le pire de notre réalité pour le réutiliser dans un monde de substitution excessif à souhait, étrange jusque dans son atmosphère modelée par le montage, les cadrages de travers et les couleurs âtres.
Un malaise s'impose avec la superposition de combats entre cyborgs dont l'origine est inconnue, et des scènes s'attardant sur le personnage principal. Sur une musique de comptine pour enfants, on suit ce personnage qui est complètement à l'opposé d'un héros. Les personnages de losers sont souvent représentes au cinéma, les anti-héros sont devenus courants sur nos écrans, mais ici Yoji ne fait même pas partie de ce groupe-là. Il n'est pas attachant le moins du monde, il est même à rejeter, il est détestable ! Et il le devient de plus en plus lorsque l'on suit ses émois amoureux, vite anéantis par l'arrivée dans sa vie de l'élement de science-fiction, qu'il n'essaye même pas de repousser. Les couleurs ternes sont alors remplacées par le rouge sang qui teinte l'écran, dès lors que Sachiko se fait posséder par un alien devant les yeux d'un Yoji impassible.


Contrairement à la plupart des films du même courant, Meatball machine ne se sert pas de ses créatures et idées fantasques au service de l'humour, les monstres qui nous sont montrés restent immondes, le film veut nous dégoûter.
Mais une fois le trouble subit à cause de Yoji passé, il est choisi d'essayer de nous faire nous apitoyer sur son sort, alors que tous les éléments étaient réunis pour qu'on le haïsse juste avant. L'idée de créer un loser qu'il serait impossible d'apprécier était bonne dans son concept, tout comme celle de montrer les cyborgs tiraillés entre leurs sentiments humains et le contrôle alien dont ils sont victimes, mais les deux combinés donnent un résultat désastreux.


Dans la dernière partie du film néanmoins, l'attention se tourne vers les combats entre les cyborgs, c'est alors là qu'éclatent véritablement le gore, les effets spéciaux et maquillages abusés. En sortant ces scènes du contexte de l'intrigue qui précédait, les tribulations de l'esprit terriblement malade mais inventif des scénaristes se laisse apprécier.
Meatball machine aurait pu et aurait du être meilleur, mais n'a pas été correctement maîtrisé.

Bande-annonce VF :

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