samedi 13 février 2010

La horde


Fiche du film :
Réalisateurs : Yannick Dahan et Benjamin Rocher
Année : 2009
Genre : Horreur
Acteurs principaux : Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney, Claude Perron
Résumé : Un groupe de policiers vient faire une descente dans un immeuble de banlieue pour venger leur collègue tué par un gang. La situation dégénère très vite, et des zombies commencent à envahir le bâtiment.

Avis sur le film :
La France n'a jamais été bien gâtée en matière de films d'horreur, et encore moins en films de zombies dont Le lac des morts-vivants, La revanche des mortes-vivantes ou Trepanator comptent parmi les rares figures du genre. L'horreur a connu un léger regain ces dernières années, mais même si quelques bijoux sortent du lot comme Maléfique, la plupart stagne dans la médiocrité.
Bien qu'on leur ait dit qu'il était impossible de faire un film français de zombies de grande envergure, Yannick Dahan, cinéphile et présentateur sur les chaînes Ciné Cinéma, s'allie à Benjamin Rocher et réunissent un budget suffisant ainsi que plusieurs centaines de zombies recrutés sur Myspace pour mettre à bien ce qui est rapidement devenu le nouvel espoir de l'horreur à la Française : La horde.
Les amateurs de ce genre de spectacle attendaient l'aboutissement du projet, c'est même le cas d'un des deux réalisateurs d'Humains, navet à tous les égards. Tous ces espoirs reposaient donc sur ce projet, qu'en est-il finalement ?


Les réalisateurs ont essayé de reprendre légèrement le principe d'Une nuit en enfer, c'est à dire débuter le film dans un genre policier traité de façon sérieuse, pour ensuite virer à l'horreur. L'évènement pertubateur initial est introduit assez succintement, pour passer rapidement à la descente puis l'arrivée des zombies. Une chose est sûre, La horde ne repose pas sur son scénario qui est très simpliste, ce n'est qu'un prétexte pour l'affrontement entre policiers et gangsters du début.
Avant de passer à la violence physique, les joutes verbales sont courantes et les répliques musclées mais complètement saugrenues fusent de partout. Les dialogues constituent la plupart du temps un festival de phrases badass prononcées par des méchants avec de gros calibres, dans le pur style des films d'actions Américains comme Predator, mais avec ici une volonté de s'en éloigner quand même en incluant des éléments bien patriotiques : "On va leur apprendre la Marseillaise" déclare l'un des personnages avant la descente. Même si c'est prononcé avec sérieux, c'est à prendre au second degré, bien entendu.
Certains dialogues paraissent vouloir introduire une critique sociale façon George Romero, avec un habitant se plaignant du quartier, mais cela n'est qu'un détail parmi les dialogues et il faut plutôt penser que ces répliques sont le résultat de l'emplacement géographique, et non l'inverse. L'idée de placer l'histoire dans un quartier sensible est par contre dûe au besoin d'introduire un affrontement autre que celui avec les zombies, pour ajouter de la tension.


Ce qui est recherché par les réalisateurs, c'est de miser tout sur l'action et la boucherie qui s'ensuit, pour en mettre plein la vue aux spectateurs. La cause de la venue des morts-vivants reste d'ailleurs inconnue, mais le monde apocalyptique est clairement dépeint, grâce à quelques bons effets spéciaux numériques nous montrant le cataclysme aux alentours de la tour de béton où se trouvent les personnages.
Quoiqu'il en soit, le jeu des acteurs accompagné de la musique fait monter la pression au sein du groupe de survivants, et à partir du moment où les zombies sont lâchés, ça explose et ne laisse plus aucun répit avant le générique de fin.
De ce côté là, il y a de quoi ravir les fans de tripaille et de morts-vivants, on n'a pas le temps de s'ennuyer, le parcours du combattant des héros rempli de mangeurs de chair humaine. Les zombies sortent de partout et sont cuisinés à toutes les sauces : tirs de pistolet, de fusil à pompe, de mitrailleuse, coups de machette, de hâche, explosion de grenade, ... Les gangsters qui font partie du groupe bénéficient d'un grand nombre d'armes, et quand y en a plus y en a encore grâce à un fou qui cherche à se défouler avec sa hâche et ses bombes de fabrication maison.
On a même droit au combat à mains nues, et encore là il y a de quoi avoir mal pour ces pauvres cadavres ambulants qui s'en prennent plein la figure.
La horde a ce mérite de nous offrir un spectacle ultra-violent et varié grâce aux situations et armes différentes, et même si les films de zombies sont très nombreux et qu'il y a deux cinéphiles derrière la caméra, le scénario ne reprend à pas ce qui a été fait auparavant, si ce n'est un ou deux éléments que l'on pourrait interpréter comme des références à Zombie.


Yannick Dahan disait lui-même à propos de Zombie, porte-étendard du film de morts-vivants du maître George Romero, que ce qui intéressait ce n'était pas la critique sociale, mais les zombies !
Le but de son film était uniquement de faire plaisir au spectateur grâce à une pelletée de non-morts dont le sang gicle de partout, et pour ça on est servi grâce à un mélange d'effets réels et numériques utilisés à bon essien.
Malgré les nombreuses critiques négatives, La horde a su tenir ses promesses et peut se voir comme un bon film, à condition de savoir à quoi s'attendre.

Bande-annonce :

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