vendredi 20 août 2010
Jack Ketchum's The girl next door
Fiche du film :
Réalisateur : Gregory Wilson
Scénaristes : Daniel Farrands et Philip Nutman
Année : 2007
Genre : Drame
Acteurs principaux : Daniel Manche, Blythe Auffarth, Blanche Baker
Résumé : David Moran se remémore ce qu'il s'est passé quand il n'était encore qu'un enfant, durant un été des années 50 où sa voisine Ruth eut la garde de ses deux nièces dont les parents sont morts dans un accident de la route. Leur rendant souvent visite, à elle et ses enfants avec qui il était ami, David fut témoin de mauvais traitements subis par les deux filles qui allèrent de plus en plus loin.
Avis sur le film :
A partir de 1965, Sylvia Likens et sa soeur furent confiés par leurs parents à Gertrude Baniszewski, qui tourmenta les deux soeurs et plus particulièrement l'aînée, qui finit par mourir de ses blessures.
Le drame et le procès qui s'ensuivit furent rapportés dans quelques ouvrages et inspirèrent des fictions, dont le roman de Jack Ketchum "The girl next door" publié en 1989, et qui eut lui-même droit à une adaptation cinématographique en 2007.
Ce second long-métrage de Gregory Wilson n'a rien à voir avec la teen comedy éponyme, si ce n'est qu'ils font tous deux allusion à cette expression Américaine qui désigne la voisine idéale dont l'on tombe amoureux, un exemple étant Mary-Jane Watson pour Peter Parker. Le titre est évidemment ironique par rapport à l'histoire en question, bien que le début soit empli d'une apparente innocence, personnifiée par Meg qui remplit parfaitement son rôle de girl next door grâce à une candeur dont l'on prend conscience rien qu'au doux son de sa voix.
L'intrigue se place durant l'été, où l'on suit une bande d'amis s'amuser lors de journées ensoleillées accompagnées d'une musique enjouée des fifties, mais il y a à chaque fois quelque chose qui cloche pour que le cadre soit idyllique, puisque dans chacun des jeux des enfants est perçue une part de sadisme latent, envers les animaux ou leurs amis. La même impression se ressent de façon accentuée lorsque l'on rencontre Ruth, mère divorcée et alcoolique de tout un groupe de rejetons, qui sait se montrer gentille avec David le narrateur, tout en déviant de la conformité de l'ordre parental puisqu'elle offre des bières aux mineurs invités chez elle.
Bientôt, ce qui peut être catalogué comme de la "dispute domestique" s'envenime, et l'angoisse commence à poindre tandis que Tante Ruth se contrôle pour demeurer à mi-parcours entre ses deux facettes, ce qui rend le personnage encore plus instable et imprévisible.
L'ajout de David dans l'histoire, qui ne correspond à aucune personne dans les faits réels, n'est que positive, puisqu'il partage avec le spectateur un point de vue extérieur à la souffrance de Meg, qui lui donne un aspect sordide qui n'aurait pu être retranscrit si nous avions suivi la victime tout du long. Au lieu de cela, nous voyons ce qu'il se passe à travers les yeux d'un enfant qui a la possibilité de sortir de la chambre des tortures pour être forcé d'y retourner ensuite par la pitié et l'écartelement émotionnel qu'il subit.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, si le film n'avait fait que poser la caméra à côté de la victime, l'ennui l'aurait emporté, et la torture psychologique n'aurait pas été aussi forte. Il fallait un personnage qui ne soit pas mauvais pour avoir d'épouvantables aperçus de ce qu'il se passe à la cave, ces scènes-là correspondant aux plus grands moments de trouble, et pour savoir ce qu'il pouvait bien se passer autour du drame. Le jeune garçon a beau être mature, il n'est qu'un enfant à un âge où on a du mal à juger de la moralité et normalité de ce à quoi on assiste, à une époque où une telle violence ne se faisait pas tellement connaître par les médias. De plus, n'osant qu'à moitié en parler, il ne reçoit pas l'aide escomptée, au contraire, et son jugement est corrompu par la gentillesse de Ruth envers lui.
Mais il arrive un point où la violence qui n'a fait que s'amplifier dépasse les bornes, mettant à l'épreuve le public en même temps que les personnages suivis d'un jeu d'acteur qui se révèle encore meilleur.
La torture va très loin, et c'est grâce à l'attachement aux protagonistes qui s'est créé durant la première partie du film que l'on grince des dents par la suite. Avec la mention "based on a true story" au générique, certaines scènes qui paraissent exagératives arrivent à passer, et c'est ainsi que The girl next door réussit à être un film-choc.
En réalité, il n'est qu'inspiré des faits réels et comporte plus de divergences que de similitudes. S'il faut tout de même trouver un message dans cette oeuvre cinématographique, autant oublier celui qu'elle fournit en conclusion puisque la morale "Le passé nous rattrape" semble sortie d'un tout autre film, mais The girl next door a au moins le mérite de montrer un exemple concret de l'horreur humaine sans tomber dans la gratuité ou l'opportunisme, en ramenant à la surface une tragédie qui se doit d'être connue.
Bande-annonce VO :
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