samedi 14 août 2010

The killer inside me


Fiche du film :
Réalisateur : Michael Winterbottom
Scénariste : John Curran
Année : 2010
Genres : Thriller / Drame
Acteurs principaux : Casey Affleck, Jessica Alba, Kate Hudson, Bill Pullman
Résumé : Officier de police d'une petite ville, Lou Ford met en place un plan pour se venger de l'assassin de son frère. Il est prêt à tout pour l'appliquer jusqu'au bout, même s'il doit pour cela sacrifier ceux qu'il aime.

Avis sur le film :
Fameux auteur de romans noirs, Jim Thompson vit son oeuvre la plus connue publiée en 1952 sous le nom de "The killer inside me", ou "Le démon dans ma peau" en Français. Depuis cette période, le projet d'une adaptation au cinéma passa entre de nombreuses mains, jusqu'à Marlon Brando et Marilyn Monroe qui furent considérés pour tenir les rôles principaux, avant qu'ils ne soient attribués à Stacy Keach et Susan Tyrell en 1976 avec Ordure de flic.
Une nouvelle version était tout de même prévue depuis les années 80, sans trouver de réalisateur, de scénariste ou d'acteur fixe, jusqu'à ce que Marc Rocco, envisagé il y a encore quelques années pour la réalisation, veuille Casey Affleck en haut de l'affiche.


Le film respecte l'époque d'écriture du livre en y posant le décor, appuyé par l'aspect rétro du générique et sa bande originale. Le contexte temporel permet en outre à Lou Ford d'extérioriser le tueur en lui, étant déjà un agent des forces de l'ordre, et n'ayant pas à se soucier des empreintes laissées ou d'études balistiques avancées comme de nos jours. Car en effet, s'il parle d'un patelin Américain où les hommes se doivent d'être des gentlemen, en un temps où voir une femme en soutien-gorge au cinéma était indécent, le film se veut "véneneux" et "brûlant" comme le clament les affiches Françaises.
Alors que les très nombreuses scènes de sexe questionnent la plupart du temps quant à leur utilité, la brutalité moins présente reste plus frappante. La violence n'est pas là pour divertir le spectateur mais le faire grincer face à la gravité de la situation. Même s'il se manifeste peu souvent, lorsque le tueur est libéré à la suite d'un rictus menaçant de Casey Affleck, le spectateur compatit avec les protagonistes, non pas en tant que personnages à qui l'on s'est attaché, mais en tant que victimes impuissantes qui ne peuvent rendre les coups qui leur sont portés dans un bruit fracassant asséné au public.


Le début du long-métrage ne nous donne pas l'occasion d'être présentés avec les personnages, qui se retrouvent déjà lancés dans l'intrigue sans que l'on s'en soit aperçu. Il faut alors tenter de se rattacher aux évènements qui s'enchaînent trop rapidement comme l'on essayerait de rattrapper un train en marche. C'est donc d'un oeil peu concerné que l'on suit le stratagème de Lou Ford, aussi intelligemment qu'il s'en sorte, car les meurtres à l'origine des problèmes qui s'ensuivirent ne donnaient déjà pas au spectateur l'impression d'être impliqué.
Ce n'est qu'ensuite, à l'occasion de quelques flashbacks fugaces, que l'on peut apercevoir des bribes du passé du meurtrier, mais sans que l'on n'ait suffisamment d'explication ou que l'on ne connaisse même le contexte des incidents, ne rendant pas plus compréhensibles ses motivations ou la source de ses pulsions assassines. Au lieu d'explorer ses antécédents pour en tirer un engrenage complexe dont le crime serait le point d'arrivée, le film ressort des procédés déjà vus tant de fois, à savoir par exemple placer de la musique douce lors d'une scène aggressive pour créer le contraste. D'autres fois, la bande-son en vient même à gâcher le ton de la scène, en y plaçant une musique comique lors d'un moment trop grave pour que le mélange ne semble pas déplacé.


Il n'y a pas à douter que l'écriture du livre de Jim Thompson n'ait pas été mauvaise, mais le scénariste de son adaptation n'a pas su reprendre les éléments qu'il fallait pour bien aménager 1h40 de film afin de rendre ce laps de temps aussi intéressant que possible, s'étendant sur certains passages qui deviennent ennuyeux, alors que d'autres auraient du être plus développés.

Bande-annonce VOST :

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